mardi 5 janvier 2010

Le prince qui s'aimait

Il était une fois un prince qui se morfondait de n'être aimé de personne. Ses parents étaient plus intéressé par la guerre ou le royaume et l'avait fait élevé par une nourrice très sévère. Seul au château, il ne s'était jamais fait d'ami, il ne savait pas ce qu'était ne serait ce qu'un jeux ou une accolade amicale. Il ne savait pas non plus ce qu'était un baiser, d'une mère ou d'une femme, quelle sensation cela procurait. Il apprit tout cela dans les livres ou en observant les autres. Et peu à peu il sentit en lui, sans le reconnaitre, le sentiment que l'on nomme envie. Une envie mêlée de désespoir.
Un jour le roi commanda des tableaux pour lui et sa femme. Le peintre voyant le prince dans un coin proposa au roi de le faire poser avec le couple royal, le roi ne fut pas contre. Le tableau une fois terminé siégea au milieu de la salle du trône. Le prince en découvrant la toile fut très surpris, il reconnu bien sur ses parents qu'il voyait souvent, mais eu du mal à se reconnaitre au milieu d'eux, surtout avec ce sourire et cette allure fière. Il se dit que l'étrange sensation qu'il ressenti alors au fond de son coeur venait du fait de se voir entouré de ses parents.
Tout les jours le prince passait devant le tableau et même s'il savait que c'était lui même il lui semblait que c'était un autre et il ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Cette personne sur le tableau était beau, il était aussi aimé de ses parents. Cette personne avait surement un coeur normal et il aimait et était aimé en retour. Petit à petit le prince assimila que cette personne c'était lui. Alors sa vision de ce qui l'entourait changea, il fit mettre un grand miroir dans sa chambre et alors qu'avant il passait ses journées seul maintenant il pouvait voir quelqu'un vivre dans cette pièce et pouvait lui parler.
Le prince grandit et devint un très bel homme, cela attira les femmes mais aucune n'était intéressante pour lui. Elles n'étaient bonnes qu'à jacasser, à vouloir son argent, à admirer sa beauté (chose qu'il ne comprenait croyant être le seul à l'avoir remarqué). Un jour une femme qui l'avait observé depuis toujours et l'avait aimé depuis au moins aussi longtemps, tenta de l'approcher, c'était une gentille fille, très douce, très attentionné, le prince fut inexplicablement attiré par elle. Pourtant elle le quitta au bout de quelques temps, clairvoyante elle lui dit, qu'il pouvait se morfondre de n'être aimé par quiconque mais que c'était ainsi car jamais personne ne serait à la hauteur de ce qu'il attendait. Se sentant abandonné et trahi le prince retourna à sa solitude, serait-il à jamais seul, lui qui avait traversé tant d'épreuve et qui pourtant était devenu quelqu'un d'intelligent, de beau, de cultivé. Toutes ces qualités ne servaient donc à rien face à l'amour? La vie lui parut fort injuste et il comprit qu'il ne pouvait compter que sur lui même. Une fois de plus il alla voir le tableau et ce jeune homme qui n'avait pas vieilli. Finalement, en comparant ce qu'il avait éprouvé pour la jeune femme, le prince compris qu'il ne ressentirait jamais pour quelqu'un d'autre cette étrange impression qui lui serrait le coeur quand il contemplait son portrait ni cette tranquillité quand il était seul avec lui même. Peu à peu le prince s'avoua son amour. Devant l'horreur de ce sentiment et la honte que cela engendrait il mit fin à ses jours. Le tableau, seul témoin du drame perdit alors son sourire.


visage complètement retouché, puis imprimé, peint et enfin scanné

8 commentaires:

pierre le cornec a dit…

Beautiful story... did this prince live in Lyon?

vincent a dit…

honte?
Mort?
quel gachis

Féebrile a dit…

Vincent, tu ne dois pas bien saisir ce que veut dire être AMOUREUX de soi même, enfin c'est normal et fort heureux pour toi.

vincent a dit…

si tu fais référence aux métamorphoses d'Ovide, outre l'étape lacanienne de découverte de son égo, j'y comprend que personne n'ai pu te renvoyer l'image idéale de toi comme celle tu attendais. Est-ce une raison pour en avoir honte et qu'un dénouement aussi irréversible puisse être envisager?
mais bien au contraire.Je te trouve tellement mieux aujourd'hui qu'à 19ans.. j'ai hate de te voir quand mon esprit sera tranquille .
Ou même avant, je crois au destin

Féebrile a dit…

Merci de ne pas faire l'amalgame entre ce que j'écris et ce que je suis.

vincent a dit…

qu'est-ce que ça peu être compliqué une fille :s

Féebrile a dit…

Désolé si c'est trop difficile pour ta ptite tête de faire la différence.

vincent a dit…

Connais-tu Dorian Gray d'Oscar Wilde?